Ce matin là, j’étais à Paris et comme tous les matins, je me suis
réveillé avec France inter. C’est à travers le prisme de la crèche que sur les
ondes portait le débat de la laïcité.
Faut-il autoriser l’installation des crèches dans l’espace public ? Une crèche
dans le hall de la mairie est-elle respectueuse de la laïcité ou est-elle une
infiltration du religieux dans nos institutions républicaines ? Le
prosélytisme religieux profiterait-il de Noel pour s’inviter
à notre fête commerciale ?
Le débat n’était pas
terminé lorsque je suis partit au bureau sillonnant les rues parisiennes à
travers les odeurs de croissants frais
et les costumes prêt à se vendre pour les réveillons approchant.
Quelle ne fut pas ma
surprise lorsqu’à l’angle de la rue j’ai vu une crèche, pas une crèche de
santon de Provence, non !
Une crèche vivante, dehors, dans la rue !
Une crèche vivante : avec une famille de réfugiés terminant sa nuit
sur le trottoir, un peu plus loin une femme seule avec son enfant. Au
croisement suivant ce fut un homme dont les rides rappelaient le sourire du
bonheur malheureusement éteint, il était avec son petit chien blanc, serré tout contre lui, ils se
tenaient chaud mutuellement.
Sur une bouche de
métro, un homme, avec un carton comme
simple domicile, il jonchait le sol. Appuyée contre un mur, une femme terminait
sa nuit blanche, nuit de vente au plus bas prix.
Dans ces crèches de rue,
ces crèches improvisées, mais d’un provisoire qui dure, il n’y a pas d’étoile,
juste des guirlandes pleines de sarcasmes et d’ironie empêchant l’enfant jésus
de dormir, dans ces crèches, pas d’âne, pas de bœuf ni de mouton, parfois un
chien, fidèle compagnon, ou des rats cherchant leur nourriture.
De temps en temps, au
détour d’un sourire, d’une main tendue ou d’une soupe chaude, des associations
humanitaires de toutes convictions, de toutes confessions, partent à la
maraude, allant de crèche en crèche, elles se moquent bien du débat sur la
laïcité.
Slamgosse
Noel
2016
Bravo Dominique !
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