LE SENS DES MOTS
Les mots ont un sens
Un sens dessus
Un sens dessous
Parfois un sens sans dessus dessous.
Parfois ils ont perdu tout bon sens
On dit alors que les mots sont en panne de sens
Que plus rien n’avance ils sont en
panne d’essence.
Le sens des mots se perd alors tout va dans tous les sens
Plus de sens interdit ni de sens unique
Le sens des mots est sans issu.
Alors prenons conscience du sens et du non sens
On ne parle plus de capitalisme mais de développement durable
On ne parle plus de licenciements mais de fléxisécurité
On ne parle plus de licenciements mais de plan social
Comme si le licenciement était de l’ordre de la sécurité ou du social
Plus fort : on ne parle
plus de licenciements mais de plan de sauvegarder de l’emploi
On ne parle plus de bombardement mais de frappe chirurgicale
On ne parle plus de massacre des civils
mais de dommage collatéraux
On ne parle plus de guerre mais de conflit ou de maintient de l’ordre
On ne parle plus de ministère des armées mais de ministère de la
défense
On ne parle plus de troupe anti émeute mais de maintient de l’ordre
public
Et les blessés deviennent des
bavures
On ne parle plus de stockage des déchets nucléaires mais de traitement
de l’uranium
On ne parle plus de hiérarchie mais de manager
A l’hôpital les mots « malade » et « patient » ont laissé place à
« usager » et « client »
Alors comprenons bien :
Quand on dit Améliorer la sécurité des quartiers
On veut dire éliminer les squats !
Quand on dit réhabiliter les appartements
Cela signifie augmenter les loyers et les charges…
Quand on dit réhabiliter les quartiers populaires
On veut dire se débarrasser des
quartiers pauvres !
Améliorer l’offre de service consiste à tuer le petit commerce de
proximité pour ouvrir une grande
surface.
Centraliser les services signifie : faire des kilomètres à pieds pour
aller chez le médecin avec une tendinite.
Et parfois on se moque de nous et les mots prennent un autre sens
Par exemple : On nous parle de discrimination positive,
Comme si la discrimination devenait une valeur en elle-même !
Pourquoi ne pas nous parler d’un « racisme de confort » ou d’un « racisme
de progrès » !
Plus fort on ne parle plus de « parti d’extrême droite » mais
de « rassemblement bleu marine »
Encore plus fort !
Autrefois on nous parlait de travailleur
Maintenant on parle de salarié
Un travailleur apporte son travail à son patron
Et le patron s’enrichit
Le salarié, touche un salaire
Et appauvrit son employeur
Toujours plus fort
Autrefois on nous parlait de cotisation sociale
Aujourd’hui la cotisation sociale devient une charge... sociale !
La cotisation sociale c’était un acte de solidarité pour la maladie, la
retraite, le chômage
Alors lorsqu’on parle de baisser les charges sociales
On nous parle en fait de baisser les revenus des malades, des chômeurs
et des retraités !
La solidarité devient une charge à éliminer.
Sens des mots sans dessus
dessous
Sens des mots en panne de sens,
Que de réminiscence en souvenance
Les mots retrouvent sens
Les mots retrouvent sens
Mais surtout on ne parle plus de
« parti d’extrême droite » mais de « rassemblement bleu
marine »
Et pourtant …
Slam’gosse
Un
jour où le printemps 2014 a pris les couleurs de l’hiver
Des mots écrits, pour lutter contre les maux. Bravo !
RépondreSupprimerCordialement,
Pierre Bourgeois