COMBATTRE LES CAUSES ?
La prostitution personne n’ose l’interdire,
On la tolère loin de toutes maisons
On ne l’abolit pas, on s’offusque, on laisse faire
Et les filles sont soumises à l’impôt.
On ne l’autorise pas
Mais il est demandé à ces dames de se déclarer
Comme travailleur… indépendant
Mais indépendant de qui ? De quoi ?
Indépendant, mais dépendant… de l’état
Obligées de se déclarer dans l’hypocrisie
Déclaration au registre du commerce
Valider par un numéro Siret
Salon de massage
Club de relaxation
Agence de rencontre
Service à la personne
Institut d’esthétisme sans esthétique
Et si elles ne sont pas déclarées,
Pour ces dames, pas de couverture sociale,
Ni de cotisation pour la retraite,
Ni de cotisation chômage,
Mais peu importe, disent certains !
De toute façon, elles ne peuvent pas s’arrêter !
Elles ont ça dans le sang, dans la peau, dans les gènes !
Disent les braves gens, tous ces sans-gêne.
Personne n’ose condamner ce métier
Mais celles qui le pratiquent sont déjà condamnées
A la peur, à l’insécurité
Personne n’ose condamner ce métier
Mais celles qui le pratiquent sont déjà condamnées
A la misère, à l’exclusion, à la discrimination
Personne n’ose condamner ce métier
Mais celles qui le pratiquent
Par les braves gens sont déjà damnées
Personne n’ose abolir ce métier
Et encore moins l’éradiquer :
La prostituée condamnée à l’impôt
Voilà le métier que l’état exploite
Le métier qui lui rapporte.
On ne peut condamner les fêtes des élus, des ministres
On ne peut condamner l’argent des grands, des puissants de la terre
L’état fait payer les prostituées
Tout un arsenal de loi jusqu’au racolage passif
L’état veut faire payer le client
Hypocrisie de nos lois !
Faire payer le client!
Mais pas n’importe lequel :
Celui qui est en mal d’amour
Celui qui s’en va avec les plus pauvres,
Avec les victimes d’un réseau
Celui de la rue s’enfonçant, dans le bois de sa misère
Caché dans une camionnette !
Et on laisse faire sur internet :
Les call girls, escorts et accompagnements
Et on laisse faire les salons de massage :
Californien, Thaïlandais, Suédois
Et toute la planète avec …
Les salons de massage,
Zen, thaï, naturiste
Hier on condamnait le racolage
Aujourd’hui, on veut condamner le client,
Mais personne n’ose s’attaquer à la cause de la prostitution
Qui se nomme : pauvreté, misère !
Tous ceux, toutes celles qui se prostituent
Parce que l’argent est rapide :
La femme qui doit payer ses factures
La chômeuse en fin de droit qui doit finir le mois
Mais aussi
La mère de famille seule avec ses enfants
Et voilà qu’apparaissent encore :
L’étudiante qui doit payer ses études
La retraitée qui paye son loyer et mange au resto du cœur
Tous ceux, toutes celles qui se prostituent
Parce que l’argent est rapide
Mais ne va pas croire que c’est de l’argent facile !
Hier on condamnait le racolage
Aujourd’hui, on veut condamner le client,
Mais personne n’ose s’attaquer à la cause de la prostitution,
Qui se nomme : réseaux d’esclaves
Avec les filles qui passent la frontière
Avec les filles qui espère en France un travail
Les réseaux d’esclaves
Qui mettent les filles
Sur le trottoir, dans une camionnette, ou à l’orée du bois.
Les réseaux d’esclaves
Qui s’enrichissent sur la pauvreté
Toi l’Etat, tu parles de prostitution
Moi, je te demande :
Parce que les dames obligées de se prostituer payent des impôts
Parce que tu veux faire payer les clients
Parce que ce métier te rapporte de l’argent
Ne transformes tu pas le ministère des finances en maison de tolérance ?
Ne deviens tu pas le plus grand proxénète que la terre n’ait jamais connu ?
Slam’gosse
Mars 2015
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